Quand nous
sommes allés manifester, plutôt contre les contre mais avec les pour, j’en
avais parlé à mon camarade de marche, plus concerné que moi par la loi du
mariage pour tous.
-
Tu
vas voir, bientôt, ce sera notre tour de prendre des tomates dans la tête. Pas
parce que tu es homo, ou parce que je suis une femme. Mais parce que nous
sommes célibataires. Les anormaux, demain, c’est nous.
- Tu divagues.
Peut-être. Ou
peut-être que lui ne ressent pas cette pression.
Combien de
fois m’a-t-on demandé quand ?
Combien d’encouragements ?
Si, si, tu verras, toi aussi, tu retrouveras l’amour…
Sûrement. Et
j’y compte bien.
Mais là, je n’ai
pas envie.
Je suis
certaine que des wagons entiers d’homidéal me passent sous le nez.
Je suis
devenue paresseuse du cœur.
Et j’ai
toujours été exigeante.
Quand cela en
vaudra vraiment la peine, je retournerai jouer dans cette farce, et je
replongerai dans ce fleuve boueux où on s’aime et on se déchire.
En attendant,
si cela peut vous aider, pensez que je suis une lesbienne refoulée, vous vous
montrerez plus tolérants. Parce que je peux compter sur les doigts d’une seule
main les personnes de mon entourage qui ne s’attristent pas sur mon choix de
célibat.
Et vous savez
le pire ? Je suis très heureuse. Seule.
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