Les pandores
locaux ont fait beaucoup pour la prospérité du concessionnaire de voitures sans
permis. Dans ce trou paumé de campagne, on se déplace sur de petites routes à
la grâce d’un moteur de tondeuse à gazon.
Il doit se trouver, dans les jardins opulents, des monstres autotractés
plus performants que la boite de conserve qui se gare péniblement entre la
pharmacie et la supérette. L’ours du coin fait ses emplettes de nicotine, de
kicogne et de protéines en modeste véhicule. Il n’achète pas de savon, ça se
sent. Mamie traine Mémé faire ses courses et y a gagné une nouvelle liberté,
celle de trimballer l’ancêtre partout où c’est nécessaire sans interrompre le
programme du chef de famille, titulaire d’un sésame rose et de plusieurs
centaines de chevaux. Les jeunots n’apprennent plus à manier un engin motorisé
en faisant les foins, mais en taxant la brouette de leur grand-mère. Tout se
perd. Enfin, surtout les points de permis. A croire que les gendarmes se
vengent de cette affectation sans éclat en distribuant les retenues.
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