L'avantage du travail d'écriture à plusieurs mains (je ne suis pas sûre que tous les esprits aient contribué à l'aventure), c'est qu'il me fait mieux comprendre les processus à l'oeuvre quand j'écris les trucs que je veux du fond de mon canapé (et pas quand j'essaie de faire quelque chose d'intéressant de l'inepte galimatias qu'on m'a adressé).
D'ordinaire, je trouve que je n'écris pas vite. Je veux dire, mes doigts courent sur le clavier, mais la création prend du temps.
La réflexion d'abord. J'ai des dizaines d'histoires en tête, des situations que je voudrais décrire, des confrontations qui me font saliver comme un viking devant une pile de crêpes, mais je n'arrive pas à les écrire. Ce n'est pas mûr, il faut que j'y songe encore un moment (parfois un moment de deux ans, mais vous n'êtes pas pressés, si ?)
La rédaction, ensuite. Je suis un écrivain kamikaze. Si vous regardez bien "kamikaze", ça signifie "souffle des esprits" ou "vent des dieux" si vous préférez. Il faut que ce souffle inspire mes phrases, mais je n'ai, la plupart du temps, pas de synopsis. Des notes, des points de repère pour ne pas me mélanger, mais pas de projet construit avant d'attaquer. J'ai si longuement mûri mon idée qu'elle sort et que les mots viennent. Je ne fais pas de brouillon, et je reviens rarement en arrière. Une fois que c'est écrit, j'amende, je corrige, j'enrichis ou au contraire, j'allège, mais dans l'ensemble, le premier jet est le bon. Et le début fait la fin.
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