Je vous souhaite une bonne
année 2015.
Qu’une santé de fer
accompagne tous vos jours et que les aphtes envahissent les joues aigres de
votre belle-mère, que votre libido soit aussi éclatante qu’un coup de
soleil sur des épaules bataves fraichement débarquées sur la Costa Brava.
Que d’éclatantes réussites
suivent vos projets, les plus raisonnables comme les plus fous, et que votre
tante Berthe aille enfin rejoindre la maison de retraite « Les
Chrysanthèmes royaux » comme elle l’avait promis, après la disparition
brutale de cette boule de poils mitées qu’elle nommait « mon Coco »
et qu’elle vous lègue enfin la délicate table de salon qu’elle s’était
appropriée au décès de votre grand-mère, cette vieille chouette acariâtre,
que votre patron reconnaisse enfin votre mérite, celui que vous avez de
consacrer l’essentiel de votre temps à la bonne marche de son entreprise et
à la diffusion de vos photos de vacances sur FB, cinq jours par semaine,
sans faiblir, ni parvenir une seule fois dans l’année à être à l’heure au
bureau.
Que votre progéniture (si
vous en avez une. Si vous n’en avez pas, réfléchissez. Non, réfléchissez
encore) soit un émerveillement prolongé et qu’elle attire les commentaires
éblouis de votre entourage, afin que vous puissiez vanter les mérites de l’éducation
que vous lui dispensez, plutôt que ceux des produits psychotropes qui la
maintiennent dans un état second mais serein et la consommation outrancière de vidéos
en ligne et de jeux électroniques qui lui lavent les neurones et lui éclaircissent
le cortex.
Enfin, que votre amour du
genre humain fasse progresser la concorde et l’amitié entre les peuples, à
commencer par vos voisins, dont les appartements fortifiés laissent envisager un
penchant pour les préoccupations sécuritaires et dont les conversations
laissent douter d’une véritable ouverture à l’accueil des étrangers, malgré une
fréquentation assidue des lieux de culte, où on entend pourtant des
exhortations répétées à l’affection pour son prochain (le clandestin Syrien se
rapproche, en bateau, mais il n’est pas encore assez proche pour être le
prochain ami de vos voisins).
Je ne vous fais pas la bise,
vous savez que je n’aime pas ça. Mais le cœur y est et c’est
tout ce qui compte.
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