1 janvier 2015

Meilleurs vœux



Je vous souhaite une bonne année 2015.

Qu’une santé de fer accompagne tous vos jours et que les aphtes envahissent les joues aigres de votre belle-mère, que votre libido soit aussi éclatante qu’un coup de soleil sur des épaules bataves fraichement débarquées sur la Costa Brava.

Que d’éclatantes réussites suivent vos projets, les plus raisonnables comme les plus fous, et que votre tante Berthe aille enfin rejoindre la maison de retraite « Les Chrysanthèmes royaux » comme elle l’avait promis, après la disparition brutale de cette boule de poils mitées qu’elle nommait « mon Coco » et qu’elle vous lègue enfin la délicate table de salon qu’elle s’était appropriée au décès de votre grand-mère, cette vieille chouette acariâtre, que votre patron reconnaisse enfin votre mérite, celui que vous avez de consacrer l’essentiel de votre temps à la bonne marche de son entreprise et à la diffusion de vos photos de vacances sur FB, cinq jours par semaine, sans faiblir, ni parvenir une seule fois dans l’année à être à l’heure au bureau.

Que votre progéniture (si vous en avez une. Si vous n’en avez pas, réfléchissez. Non, réfléchissez encore) soit un émerveillement prolongé et qu’elle attire les commentaires éblouis de votre entourage, afin que vous puissiez vanter les mérites de l’éducation que vous lui dispensez, plutôt que ceux des produits psychotropes qui la maintiennent dans un état second mais serein et la consommation outrancière de vidéos en ligne et de jeux électroniques qui lui lavent les neurones et lui éclaircissent le cortex.

Enfin, que votre amour du genre humain fasse progresser la concorde et l’amitié entre les peuples, à commencer par vos voisins, dont les appartements fortifiés laissent envisager un penchant pour les préoccupations sécuritaires et dont les conversations laissent douter d’une véritable ouverture à l’accueil des étrangers, malgré une fréquentation assidue des lieux de culte, où on entend pourtant des exhortations répétées à l’affection pour son prochain (le clandestin Syrien se rapproche, en bateau, mais il n’est pas encore assez proche pour être le prochain ami de vos voisins).

Je ne vous fais pas la bise, vous savez que je n’aime pas ça. Mais le cœur y est et c’est tout ce qui compte.

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