9 avril 2014

Boutiquage

Il y a un monde fou et les caisses débordent, sans aucun espoir de renfort.

Il faut choisir sa file avant de payer : c’est espèces ou carte bleue. Si vous changez d’avis, vous refaites la queue.

Le choix est à la fois immense et terriblement restreint : cette jupe blanche et verte brodée est adorable, mais pour rentrer dedans, il faudrait que je me fasse raboter les hanches après avoir perdu environ 25 kg. Et il n’y a pas d’autre taille.

Et comme dans tous les marchés, la mère de L. enguirlande son fils après l’avoir perdu, et retrouvé.

Mais

Il n’y a qu’ici que je peux laisser mon vélo à la garde des deux types qui régulent les entrées. Ils veilleront dessus. Surtout que c’est le vélo de mon fils en fait, et que ce serait dommage de me le faire piquer.

Il n’y a qu’ici qu’on peut parler de Fante et de Bukowski avec le vigile du stand bijouterie et bimbeloterie. Il n’est même pas vigile, en vrai.

Il n’y a qu’ici que j’apporte des affaires avant d’aller faire mon shopping, moi qui ne lèche pas les vitrines, d’ordinaire. D’ailleurs, les seules vitrines ici sont des meubles de salon et elles sont à vendre, si vous aimez le faux Louis XV plaqué. Ça fera très bien pour exposer votre collection de dés à coudre et de chouettes en porcelaine.

Et il n’y a qu’ici qu’on me vend des pelotes de laine en me donnant moults conseils, puis en me demandant de photographier mon ouvrage, pour le blog de la boutique de mercerie, laine et bouts de ruban.

Il y a une ambiance de kermesse, avec orchestre amateur résolu à vous faire saigner les tympans au reggae écorché sur djembé fatigué.



Samedi, c’était la grande vente de la communauté Emmaüs à côté de chez moi.

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