16 février 2014

Pays d'accueil

Je cherche un pays d’accueil. Sans déconner, j’aime bien vivre ici, pour le moment. Mais je crains de ne pas m’y trouver bien.

On a renforcé le contrôle sur la pornographie. Pour protéger les ados. Qu’est-ce qu’ils foutent devant un porno, les ados ? Et personne n’est capable de leur expliquer tranquillement que c’est du cinéma, comme Starwars, et de leur donner un peu de respect pour leur prochaine ?

Pénalisé les clients des prostituées au lieu de lutter contre la traite des êtres humains. Personne ne me fera avaler que cela va protéger les pauvres filles amenées de leurs villages misérables (je vous laisse choisir votre région du monde sur la carte de la pauvreté) pour engraisser des maquereaux. En attendant, qu’on fiche la paix aux femmes, pauvres ou pas, qui ont choisi ce métier.

Par contre, les journaux peuvent faire l’apologie de la pédophilie (oui, une relation entre un adulte et un jeune de moins de quinze ans, c’est de la pédophilie, peu importe le sexe des protagonistes) et on trouve ça délicieusement romantique.

Autorisé le mariage homo (ça c’est bien), j’attends juste qu’on conspue les célibataires.

Réglementé la tenue des gens. Le voile intégral, à l’afghane, ça me pose plein de questions sur la condition de la femme et la liberté du culte, mais quand même.

Quand on parle de viol, il y a toujours quelqu’un pour dire qu’elle aurait pu rentrer chez elle plus tôt, ou escortée, et puis s’habiller autrement, la victime. Ou refuser de suivre tous ces garçons dans une cave. C’est connu, « non » est un mot qui tient le violeur en respect.

Les économistes sont largement nostalgiques des Trente Glorieuses. C’est sûr, c’était la fête de la croissance. Et le bidonville de la Folie à Nanterre, peuplé d’ouvriers immigrés, dans des conditions sordides, ça vous fait rêver aussi ?

Et le ministre de l’Intérieur fait interdire un spectacle en vertu de ce qui aurait pu y être dit. Je n’ai aucune sympathie pour les thèses de l’humoriste/polémiste, mais pour l’Etat qui censure, encore moins. La liberté d’expression vaut pour tout le monde. Tout le monde. Tout le monde. Dans un Etat de Droit. Qu’il soit de gauche ou de droite.


Je ne suis pas du genre à quitter le navire, mais je veux continuer de vivre en démocratie.

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