C'est difficile à ressentir le bonheur. Je connais des tas de
gens qui sentent mieux le malheur, le chagrin, la menace, la crainte que tout
aille mal. Je suis bien consciente d'être en sursis, mais j'ai décidé que ce
sursis serait heureux pour moi, et partant de là, si possible bénéfique à mon
entourage.
Peut-on faire
une déclaration d'amour à son existence ? Je ne voudrais pas d'une autre vie
que la mienne, car j'ai eu le bonheur de constater, quand il fallait en
changer, qu'elle finissait toujours par s'harmoniser.
Au jardin
du Muséum1 de Toulouse, il y
a une friche. Les végétaux qui y poussent sont arrivés là par hasard, par
voisinage, parfois "mauvaises herbes". On les a laissés là. La terre
qui les accueille a accepté leurs graines, elles y ont prospéré, ou pas, parce
que le terrain leur était plus ou moins favorable, mais elles ont germé. A
terme, elles équilibreront le sol où elles ont poussé. Je fais cela dans mon
jardin. Je retire parfois une plante envahissante, comme le liseron, je
contiens les végétaux qui en étouffent d'autres. Je ne les élimine pas
totalement. Et je les restitue au jardin dans le terreau issu du composteur,
digéré par les lombrics, pour amender le sol. Je fais de même avec ma vie. Ce
qui y prospère, ou pas, est issu de mes choix, conscients ou non. Digéré ou
simplement élagué, cela amende un sol fertile. Ne fait-on pas avec des orties
un purin2 salutaire ?
1 j’ai un futur paléontologue
et un futur paléo-botaniste à élever, nous fréquentons assidûment les Museums d’histoire
naturelle, les fossiles et les serres de fougères arborescentes, cicas et
autres prêles.
2 Et pourtant, croyez-moi, ça
pue.
Et vous avez constaté comme les gens ont du mal à voir un jardin avec des coins en friche. C'est le cas aussi chez nous , je l'appelle "le paradis des chats"! on dirait une savane :) et c'est une vraie vie parallèle là dedans. Je ne veux même pas savoir ce qui s'y passe.
RépondreSupprimerMais régulièrement nous sommes "obligés" de raconter cette envie de friche, de "mauvaises" herbes et notre gestion du compost.
Dans les communes vers chez moi, c'est maintenant place aux mauvaises herbes et on laisse un peu plus de liberté aux plantes sur les bords de route.ça donne un côté sauvage qui est agréable à l’œil et au moral.
L'herbe folle