3 septembre 2013

Le compost

C'est difficile à ressentir le bonheur. Je connais des tas de gens qui sentent mieux le malheur, le chagrin, la menace, la crainte que tout aille mal. Je suis bien consciente d'être en sursis, mais j'ai décidé que ce sursis serait heureux pour moi, et partant de là, si possible bénéfique à mon entourage.

Peut-on faire une déclaration d'amour à son existence ? Je ne voudrais pas d'une autre vie que la mienne, car j'ai eu le bonheur de constater, quand il fallait en changer, qu'elle finissait toujours par s'harmoniser.

Au jardin du  Muséum1 de Toulouse, il y a une friche. Les végétaux qui y poussent sont arrivés là par hasard, par voisinage, parfois "mauvaises herbes". On les a laissés là. La terre qui les accueille a accepté leurs graines, elles y ont prospéré, ou pas, parce que le terrain leur était plus ou moins favorable, mais elles ont germé. A terme, elles équilibreront le sol où elles ont poussé. Je fais cela dans mon jardin. Je retire parfois une plante envahissante, comme le liseron, je contiens les végétaux qui en étouffent d'autres. Je ne les élimine pas totalement. Et je les restitue au jardin dans le terreau issu du composteur, digéré par les lombrics, pour amender le sol. Je fais de même avec ma vie. Ce qui y prospère, ou pas, est issu de mes choix, conscients ou non. Digéré ou simplement élagué, cela amende un sol fertile. Ne fait-on pas avec des orties un purin2 salutaire ?

1 j’ai un futur paléontologue et un futur paléo-botaniste à élever, nous fréquentons assidûment les Museums d’histoire naturelle, les fossiles et les serres de fougères arborescentes, cicas et autres prêles.

2 Et pourtant, croyez-moi, ça pue.

1 commentaire:

  1. Et vous avez constaté comme les gens ont du mal à voir un jardin avec des coins en friche. C'est le cas aussi chez nous , je l'appelle "le paradis des chats"! on dirait une savane :) et c'est une vraie vie parallèle là dedans. Je ne veux même pas savoir ce qui s'y passe.
    Mais régulièrement nous sommes "obligés" de raconter cette envie de friche, de "mauvaises" herbes et notre gestion du compost.
    Dans les communes vers chez moi, c'est maintenant place aux mauvaises herbes et on laisse un peu plus de liberté aux plantes sur les bords de route.ça donne un côté sauvage qui est agréable à l’œil et au moral.
    L'herbe folle

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