30 juin 2013

“You have learned love’s lesson well. For if any do see her walk the world, love is a hag, worse than plague and famine, or even Death with his ghostly show. Love in her robe of rags with her heart torn out and sewn on her breast, love with her eyes wept out and only the blind sockets staring. Love is a bitch, but she suffers, and so she knows best how to make all things suffer with her sickness1.”
(…)
“Love is love. She cannot be seen because she is everything. We fight her. We turn her away. But we can no more do it than throw off our own life. In the end, love remains. In the end, love will inherit the world2.”
(…)
“Are not all loves secretly the same? A hundred flowers sprung from a single root. The body’s love will teach the spirit how to love. The spasm of the body’s carnal pleasure, forgetting all things but ecstasy itself, teaches the body to remember the ecstasy of the soul, forgetting all but itself, the moments of oneness, and freedom. The love a man feels only for one other in the world will teach him, at length, love of all others, of all the world. A cry of joy, whatever its cause, is the one true memory of those wonders the flesh has banished. A cry of love is always a cry of love3.”

Tanith Lee, Delirium's Mistress

Pour ceux qui préfèrent le français, ça veut dire à peu près ça. Comme j'ai fait les traductions moi-même, j'ai choisi de laisser à l'amour son genre féminin, correct en anglais, inhabituel en français, sauf au pluriel, ce qui me convient bien.

1Tu as bien appris la leçon de l’amour. Car pour quiconque la voit arpenter le monde, l’amour est une clocharde, pire qu’une épidémie ou une famine, ou même la Mort et son spectacle fantomatique. L’amour dans son costume de haillons avec son cœur arraché et cousu sur la poitrine, l’amour avec ses yeux éplorés et ses paupières aveugles et fixes. L’amour est une catin, mais elle souffre, et elle sait ainsi comment faire souffrir toute chose de sa nausée.

2L’amour est l’amour. On ne peut pas la voir car elle est toute chose. Nous la combattons. Nous la repoussons. Mais nous ne pouvons pas plus faire cela que nous pouvons nous débarrasser de  notre propre vie. A la fin, l’amour perdure. A la fin, l’amour héritera du monde.

3Tous les amours ne sont-ils pas secrètement le même ? Une centaine de fleurs jaillies d’une même racine. L’amour physique va apprendre à l’esprit comment aimer. Le spasme de plaisir charnel, oubliant tout sauf l’extase, apprend au corps à se rappeler du ravissement de l’âme, oubliant tout sauf soi-même, les moments d’unité, et la liberté. L’amour qu’un homme éprouve pour une seule personne au monde lui apprendra, à force, l’amour de tous les autres, de tout le monde. Un cri de joie, d’où qu’il vienne, est le vrai souvenir des merveilles que la chair a bannies. Un cri d’amour est toujours un cri d’amour.


Ma douce, comme j’ai aimé, j’aime et j’aimerai encore





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