11 juin 2017

Urgence de l'Etat

Je reviens du dépouillement du premier tour des législatives. Dans ma commune, la moitié des électeurs ont choisi (pour le moment) qu'ils donnaient leurs votes à la candidate du parti du président de la République. C'est un choix que je comprends.

Ce que je ne comprends pas, c'est cette loi scélérate qui intègre une partie des dispositions de l'état d'urgence dans le droit commun. Une démocratie, c'est l'équilibre de trois pouvoirs. Retirer aux juges le pouvoir d'apprécier une situation avant d'autoriser ou d'ordonner une perquisition, c'est piétiner nos droits les plus fondamentaux. Et je ne parle pas de l'interdiction de manifester. Un préfet peut déjà interdire une manifestation, et c'est suffisant.

Je suis en train de lire les Souvenirs d'une ambassade en Allemagne (1931-1938) d'André François-Poncet. Il est fascinant de lire comment, en l'espace d'une seule année, les nazis ont fait basculer l'Allemagne d'un régime certes imparfait, mais démocratique, à une dictature. Je ne compare pas les situations de l'Allemagne des années trente et la France d'aujourd'hui, et encore moins les personnes au pouvoir, ce serait absurde. Je note que le basculement est possible et que bien peu ont protesté à l'époque.

Bon, c'est quand qu'on manifeste ?

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire