Déjà le temps des commémorations.
Je n'ai pas pu m'empêcher de rigoler à l'annonce de la promotion 2016 de la Légion d'honneur.
Une partie des titulaires n'auraient jamais parié, de leur vivant, sur cette décoration. La mort sanctifie tout et désormais ils sont tombés au champ d'honneur.
Je n'ai pas envie de commémorer. Les victimes des attentats de janvier
2015, au moment de leur mort, vivaient leurs vies. Des vies hachées,
certes, mais la mort seule ne rend pas héroïque, pas plus que la folie
des meurtriers.
Et puis, un an après, on ose enfin dire que quand même, à Charlie, ils exagèrent.
C'est pour cette raison que je lis Charlie. Parce que l'équipe, l'ancienne, décimée l'année dernière, et celle d’aujourd’hui, comme les précédentes, cultive la provocation et l'art de se gratter jusqu'au sang. Parce que j'ai besoin, souvent, de m'aérer les neurones en me confrontant à mes propres contradictions. Parce qu'ils exagèrent et que je me sens plus libre de lire un journal qui publie de telles énormités. Parce que Charlie Hebdo, c'est comme une fenêtre ouverte sur le froid et la pluie de janvier. Un grand courant d'air.
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