Ce soir, on a
libéré Paris.
Enfin, fêté
la libération de Paris, il y a 70 ans.
Les
Américains ne voulaient pas faire le détour.
Mon
grand-père avait reçu des armes.
Il a fait le
coup de feu près des murs de Paris, dans sa banlieue ouvrière.
Il ne parlait
pas beaucoup.
Il m’a parlé de
ça.
Et de son
entrainement avec les Anglais.
Il disait :
« je n’ai pas fait la guerre. J’étais toujours à l’arrière, dans des
moteurs d’avion. »
Un copain
pilote lui a fait survoler la ligne de front. En Allemagne, en mai 45. La
guerre était finie.
Sa guerre,
elle s’est déroulée entre son apprentissage, des vols de charbon dans les
convois qui partaient pour l’Allemagne _ il faisait froid _ et d’obscures
activités clandestines dans un réseau dont le chef fut arrêté et torturé. Des
trucs qu’on ne racontait pas à une petite fille.
Il avait un
physique facile : blond aux yeux verts. Un carnet militaire falsifié _ il
avait menti sur son âge pour s’engager, en 39, il avait 17 ans. Et des éclats
de shrapnell dans les jambes.
Il a refusé
les décorations, l’a regretté.
Il ne parlait
pas de la guerre. Il ne l’a pas faite. Et puis, il n'en avait pas de bons souvenirs.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire