26 août 2014

Libé

Ce soir, on a libéré Paris.

Enfin, fêté la libération de Paris, il y a 70 ans.

Les Américains ne voulaient pas faire le détour.

Mon grand-père avait reçu des armes.

Il a fait le coup de feu près des murs de Paris, dans sa banlieue ouvrière.

Il ne parlait pas beaucoup.

Il m’a parlé de ça.

Et de son entrainement avec les Anglais.

Il disait : « je n’ai pas fait la guerre. J’étais toujours à l’arrière, dans des moteurs d’avion. »

Un copain pilote lui a fait survoler la ligne de front. En Allemagne, en mai 45. La guerre était finie.

Sa guerre, elle s’est déroulée entre son apprentissage, des vols de charbon dans les convois qui partaient pour l’Allemagne _ il faisait froid _ et d’obscures activités clandestines dans un réseau dont le chef fut arrêté et torturé. Des trucs qu’on ne racontait pas à une petite fille.

Il avait un physique facile : blond aux yeux verts. Un carnet militaire falsifié _ il avait menti sur son âge pour s’engager, en 39, il avait 17 ans. Et des éclats de shrapnell dans les jambes.
Il a refusé les décorations, l’a regretté.


Il ne parlait pas de la guerre. Il ne l’a pas faite. Et puis, il n'en avait pas de bons souvenirs.

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