17 avril 2014

La nostalgie du cartable

9 heures du soir. Viking n°1 se matérialise dans le salon, blanc comme le linceul d’un spectre.

-          J’ai oublié mon cartable à la MJC, après le théâtre. Avec toutes mes affaires dedans.

Moment de faiblesse. Comment peut-il faire une chose pareille ? 

Comme ça. 

Comme moi, juste avant son âge. J’ai perdu de vue mon cartable, il a disparu avec toutes mes affaires dedans. Et il n’a pas reparu (on me l’avait volé, mauvaise blague de collégien) avant la fin de l’année scolaire. Je ne peux même pas l’engueuler, je sais trop ce que ça fait, et je me souviens encore de la colère de la Reine mère, cinglante comme un ceinturon.

-          Nous irons demain voir si nous pouvons le récupérer.



En fait, non, nous n’avons pas pu le récupérer avant le début des cours, mais à la fin de la journée. Son père ne comprend pas que je n’aie pas sévi. Mon indulgence réside dans des souvenirs adolescents que je ne lui ai pas racontés.

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