Elle a une jolie
cinquantaine sophistiquée par une sorte de choucroute _ intermédiaire entre la
queue de cheval et le chignon, agrémentée d’une banane à la Travolta années
Grease. Elle est un peu trop maquillée mais toujours nette, elle est aimable
sans familiarité, respectueuse sans être hautaine, facilitante sans condescendance.
Je lui demande depuis combien de temps elle travaille ici, quelques semaines. Avant
elle saisissait des chèques. Elle a fait ça plus de 25 ans et finalement, c’était
presque un soulagement qu’on la licencie. Elle a postulé ici en priorité et
elle se trouve chanceuse d’avoir été embauchée. Elle aime bien, elle voit du
monde, pas comme avec les chèques. Et l’équipe est soudée, par comme les
opérateurs de saisie. Je la sonde sur les horaires, forcément plus étendus que
des horaires de bureau. Elle dit que cela ne la dérange pas, même le dimanche
matin, parce qu’elle vient travailler avec plaisir. Elle sourit sincèrement en
disant cela, pas à moi, mais comme à sa vie qui va si bien.
Je paye, je la laisse à son
client suivant, accueilli avec une bienheureuse sérénité.
Qui a dit que caissière, c’était
un boulot de merde ?
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