8 juillet 2013

Choucroute garnie


Elle a une jolie cinquantaine sophistiquée par une sorte de choucroute _ intermédiaire entre la queue de cheval et le chignon, agrémentée d’une banane à la Travolta années Grease. Elle est un peu trop maquillée mais toujours nette, elle est aimable sans familiarité, respectueuse sans être hautaine, facilitante sans condescendance. Je lui demande depuis combien de temps elle travaille ici, quelques semaines. Avant elle saisissait des chèques. Elle a fait ça plus de 25 ans et finalement, c’était presque un soulagement qu’on la licencie. Elle a postulé ici en priorité et elle se trouve chanceuse d’avoir été embauchée. Elle aime bien, elle voit du monde, pas comme avec les chèques. Et l’équipe est soudée, par comme les opérateurs de saisie. Je la sonde sur les horaires, forcément plus étendus que des horaires de bureau. Elle dit que cela ne la dérange pas, même le dimanche matin, parce qu’elle vient travailler avec plaisir. Elle sourit sincèrement en disant cela, pas à moi, mais comme à sa vie qui va si bien.

Je paye, je la laisse à son client suivant, accueilli avec une bienheureuse sérénité.

Qui a dit que caissière, c’était un boulot de merde ?

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