Je veux
ouvrir la porte du parking en jetant mon bras par la fenêtre (ouverte, la
fenêtre, sinon ça ne marche pas).
Je veux
passer les portillons d’accès, hautaine et mal réveillée, ignorer la badgeuse
et rallier d’un seul élan le donjon où se trouve désormais mon bureau. Je vous
glisserai un bonjour poli et ce sera tout. Soyons clairs, avant d’avoir entamé
mon deuxième litre de café, je suis un ours.
Je veux
tendre négligemment l’étui de cuir rose fuchsia vers la caisse et vous offrir l’expresso d’après le repas à la cantine. Vous pouvez appeler ça un
restaurant d’entreprise, mais c’est une cantine, avec de longues tables, trop
de chaises, trop de bruit et des brocs en plastique fatigué comme au collège.
Je veux
circuler d’un étage à l’autre, vive et rapide, et faire claquer les talons
pointus de mes chaussures sur le linoléum imitation parquet des couloirs. On n’a
pas osé poser du vrai parquet, il aurait été rayé trop vite. Les traces de
dents…
Je veux
quitter l’immeuble après une journée harassante et voir s’ouvrir les portillons
de sortie, à pas d’heure. Je veux que la porte du parking se lève en grinçant
après que j’ai jeté la main par la fenêtre (ouverte aussi, la fenêtre, voir
plus haut).
Mais bordel,
où est-ce que j’ai mis mon badge ?
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