26 juin 2013

Mais bordel...

Je veux ouvrir la porte du parking en jetant mon bras par la fenêtre (ouverte, la fenêtre, sinon ça ne marche pas).

Je veux passer les portillons d’accès, hautaine et mal réveillée, ignorer la badgeuse et rallier d’un seul élan le donjon où se trouve désormais mon bureau. Je vous glisserai un bonjour poli et ce sera tout. Soyons clairs, avant d’avoir entamé mon deuxième litre de café, je suis un ours.

Je veux tendre négligemment l’étui de cuir rose fuchsia vers la caisse et vous offrir l’expresso d’après le repas à la cantine. Vous pouvez appeler ça un restaurant d’entreprise, mais c’est une cantine, avec de longues tables, trop de chaises, trop de bruit et des brocs en plastique fatigué comme au collège.

Je veux circuler d’un étage à l’autre, vive et rapide, et faire claquer les talons pointus de mes chaussures sur le linoléum imitation parquet des couloirs. On n’a pas osé poser du vrai parquet, il aurait été rayé trop vite. Les traces de dents…

Je veux quitter l’immeuble après une journée harassante et voir s’ouvrir les portillons de sortie, à pas d’heure. Je veux que la porte du parking se lève en grinçant après que j’ai jeté la main par la fenêtre (ouverte aussi, la fenêtre, voir plus haut).

Mais bordel, où est-ce que j’ai mis mon badge ?


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